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15/11/2015

Le djihadisme de jeunes Français... et notre société

djihadisme français

Les deux tiers des Français "radicalisés" (selon l'équivoque terminologie officielle) ont entre 15 et 25 ans. Diagnostic d'un psychopathologiste :


 

Fetih Benslama, professeur à l'université Paris-Diderot (photo ci-dessous), dans Le Monde Culture & idées du 4/11. Brefs extraits, avec mes commentaires en rouge :

 

djihadisme français<< La grande majorité [des « radicalisés »] est dans cette zone moratoire du passage à l'âge adulte qui confine à l'adolescence persistante. Cette période de la vie est portée par une avidité d'idéaux sur un fond de remaniement douloureux de l'identité. L'offre djihadiste capte des jeunes qui sont en détresse du fait de failles identitaires importantes. [S'agissant des jeunes nés en France de parents devenus français, ces failles identitaires posent le problème de l'intégration et de l'éducation.] Elle leur propose un idéal total qui comble ces failles, permet la réparation de soi, voire la création d'un nouveau soi, autrement dit une prothèse de croyance ne souffrant aucun doute. […] L'offre radicale répond à une fragilité identitaire en la transformant en une puissante armure. […] Il en résulte pour le sujet un sentiment de toute-puissance. Il devient un autre. Souvent, il adopte un autre nom. Voyez comme les discours des radicalisés se ressemblent [...] Le sujet cède à l'automate fanatique. [Mais expliquer n'est pas excuser, souligne le Pr Benslama : l'analyse de ces symptômes subjectifs ne montre ni la folie ni l'irresponsabilité ]. >>

 

<< Les failles identitaires ne sont évidemment pas l'apanage des enfants de migrants ou de familles musulmanes, ce qui explique que 30 % à 40 % des radicalisés soient des convertis. [C'est le problème de la panne de transmission de culture et de civilisation : panne largement due à la table rase imposée par l'économisme]. Ces sujets cherchent la radicalisation avant même de rencontrer le produit. Peu importe qu'ils ignorent de quoi est fait ce produit, puisqu'il apporte la « solution ». La presse a rapporté le cas de djihadistes qui avaient commandé en ligne l'ouvrage L'islam pour les nuls. Aujourd'hui l'islamisme radical est le produit le plus répandu sur le marché par internet, le plus excitant, le plus intégral. […] Le sujet se dit qu'il ne vaut rien, qu'il est une malfaçon, un déchet. L'islamisme lui renvoie ce message en miroir : tu es indigne parce que tu es sans foi ni loi, tu as la possibilité de te faire pardonner en étant un missionnaire de la cause : deviens « surmusulman ». L'offre djihadiste propose un déboucbé : l'exfiltration par le haut, par l'issue de secours de la gloire. Le « déchet » devient redoutable. >> [On peut rapprocher cette analyse de celle du pape François sur la culture du déchet caractérisant la société ultralibérale. Vu sous cet angle – et en considérant le phénomène des « Français de souche » convertis au djihadisme –, celui-ci apparaît comme un contrecoup de notre société de marché. Benslama note que le jeune qui s'engage dans le djihadisme échappe ainsi « au désarroi d'une responsabilité individuelle sans ressources », dans une société qui oblige l'individu au « travail harassant » d'être « une superproduction de lui-même » ].

 

<< Le djihadiste [à la différence des membres des sectes] adhère à une croyance collective très large, alimentée par le réel de la guerre à laquelle on lui offre de prendre une part héroïque moyennant des avantages matériels, sexuels, de pouvoir. Le mélange du mythe et de la réalité historique est plus toxique que le délire... >>

 

djihadisme français

 

 

Commentaires

ANTIDOTES

> Il est, en effet, urgent de trouver des antidotes à l'abominable exploitation djihadiste de notions comme "mythe", "héroïsme" ou "gloire". Les déclarations officielles et la presse n'insistent pas assez sur la lâcheté stupéfiante de ce terrorisme, sur le mépris qu'il inspire. Ceux qui tirent au fusil d'assaut sur des civils sans défense, n'ont rien à voir avec des combattants, des guérilleros ou des résistants. Il est impératif de ne pas les laisser usurper une quelconque dimension légendaire, mais de clamer bien haut, à temps et à contretemps, qu'ils sont tout simplement des lâches.

JMS


[ PP à JMS - Mais vous ne les convaincrez pas qu'il soit lâche de se faire exploser en kamikaze... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Jean-Marie Salamito / | 15/11/2015

SINON

> Oui, mais... la solution?
Catéchiser tout le monde, pour lui donner une identité? Alors qu'on sait bien que le christianisme identitaire est un oxymore?
En tant qu'enseignante, tous les jours, j'ancre les élèves dans une histoire et je tente de leur donner accès à leur héritage. Mais sinon ?
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Écrit par : Ninelene / | 15/11/2015

@ P de P, sur les "antidotes".

> A dire vrai, je souhaiterais en savoir plus sur les phases ultimes de la "fabrication" des "djihadistes" et autres "kamikazes", sur les techniques de manipulation psychologique, voire les substances chimiques, qui transforment des blessés de la vie en tueurs froidement méthodiques...
D'un autre côté, il est certain que le combat contre la violence doit être mené, entre autres, sur le front de l'imaginaire.
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Écrit par : Jean-Marie Salamito / | 15/11/2015

DIMENSIONS

> Je suis frappé par la concomitance des attentats et de la catastrophe du TGV au nord de Strasbourg, qui est très grave mais, bien sûr, au second plan de l'écho médiatique. Notre modernité "tardive", comme dit Hartmut Rosa("Aliénation et accélération", éd. de La Découverte), est frappée dans toutes ses dimensions : celle de sa "culture" populaire (rock nihiliste au Bataclan, et islamo-nihilisme des bourreaux), celle de sa machinerie, de sa technique et du toujours-plus-vite (le TGV). Aucun lien entre les deux événements, sinon la proximité temporelle et le terme d'"apocalypse", utilisé dans les deux cas par des témoins et des sauveteurs sur place. Sommes-nous entrés dans une modernité, plus que tardive, "apocalytique" ? La liturgie des dimanches nous mène vers le Christ-Roi, vers son Retour en gloire, vers les temps de la Fin. Gardons les yeux fixés sur Jésus, Maître du temps et de l'histoire.
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Écrit par : Alex / | 15/11/2015

A Ninelene :

> que faire ? Je me pose souvent la question.
Pourtant nous savons quoi faire : le pape François l'a écrit dans l'encyclique Laudato Si.
Le cardinal André Vingt-Trois l'a résumée en une phrase : "Nous ne devons jamais désespérer de la paix, si on construit la justice."
Bon courage avec vos élèves.
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Écrit par : Patrick Pique / | 16/11/2015

LE "LACHE" TERRORISME ...

> Un reportage de BFM hier mettait en relief l'incongruité du "Même pas peur" affiché au pied du monument de la place de la République, avec la bien peu reluisante panique des personnes présentes devant un péril imaginaire.
Face au "lâche" terrorisme que certain d'entre nous stigmatisent, ne devons nous pas nous poser la question de notre propre lâcheté ?
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Écrit par : PH94 / | 16/11/2015

GUERRE OU PAS GUERRE ?...

> PP je ne partage pas vos doutes quant à la situation de guerre dans laquelle nous sommes plongés.
Par contre je peux partager vos interrogations quant aux mesures qui doivent en découler.
Personne ne parle de mobilisation, qui est pourtant la première mesure à prendre en cas de guerre.
Je suis, à cet égard, frappé que nous ne relevions pas plus la différence de bilan entre le stade de France et les autres cibles des attaquants.
Comment ne pas constater que le bilan n'aurait certainement pas été aussi élevé si les attaquants n'avaient pas rencontré une résistance plus importante dans les 10 ème et 11 ème arrondissements ?
"On ne peut pas mettre un policier devant chaque terrasse" m'objecterez vous ?
Certes mais on est en droit de s'interroger sur la pertinence de l'abandon il y a 30 ans du service militaire obligatoire et sur des décennies de baisse constante des budgets de notre défense.

PH94

[ PP à PH94 - Les terroristes n'ont pas pu entrer dans le stade parce qu'ils n'avaient pas de billet, et qu'ils ont été refoulés par... des vigiles. La sécurité intérieure est l'affaire de la police, des services de renseignement, éventuellement d'une garde nationale si l'on en créait une. Pas de l'armée (déjà exsangue d'ailleurs), comme l'expliquent des experts comme J.D. Merchet et P. Servent... C'est ce que je veux dire quand je dis qui'il s'agit d'autre chose qu'une "guerre". ]

réponse au commentaire

Écrit par : PH94 / | 16/11/2015

LIEN

> Pour compléter mon second commentaire d'hier, je propose ce lien:

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/11/15/01016-20151115ARTFIG00170-attentats-de-paris-les-terroristes-on-aurait-cru-des-morts-vivants.php

Le témoin dit: "On aurait cru des morts vivants, comme s'ils étaient drogués."
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Écrit par : Jean-Marie Salamito / | 16/11/2015

IDÉES

"comme s'ils étaient drogués"
en Afghanistan ou au Liban cela a été constaté.
Parler de "guerre" sous-entend, en plus, que nous avons affaire à des soldats, ce qui n'est pas le cas ; dans une guerre déclarée par un Etat légal, ce qui n'est pas le cas non plus.
Qu'on arrête de diminuer les budgets des armées, de la police et des services,
Qu'on arrête les déploiements-spectacles
Qu'on arrête la politique-spectacle, qu'on soit simple
Qu'on arrête de dénigrer la France, de présenter sa culture comme se limitant à la bouffe et son attachement et sa promotion auprès des gens français comme étrangers comme étant secondaire.
Depuis hier, les médias encensent un affligeant commentaire laissé sur le site du New York Times parce que ce commentaire est sensé être "à la gloire de la France" : "les terroristes se sont attaqués à la France parce que la France on y fait l'amour sans être mariés, on bouffe, on boit, etc."
Ce commentaire ras des pâquerettes est hélas considéré comme à la gloire de la France.
Comment ne comprend-on pas que cette assimilation de notre pays à ce néant où il n'est nullement question d'effort, de solidarité, de service, de Beau, de Juste, de cohésion, n'entraînera jamais que du mépris ?
Je n'aime guère la Marseillaise et son sang impur, en la chantant les gens montrent cependant qu'ils cherchent une cohésion (ils ne pensent pas au "sang impur") un idéal commun; ne peut-on le comprendre, là-haut ? ne peut-on comprendre que le gens méritent beaucoup ?
Pour avoir une idée de la désintégration "sociétale" où nous ont menés d'un côté des années d'utilisation politicienne des symboles nationaux, de l'autre leur total rejet dégoûté, voyons la "polémique du drapeau tricolore sur Facebook".
"C'était une idée simple. Facebook propose un filtre qui permet de mettre le drapeau tricolore sur sa photo, en signe de solidarité avec les victimes des attentats du 13 novembre 2015. Il y a bien un petit parfum de marketing à l'opération, mais l'intention est pour la bonne cause. Des personnes de toutes les générations et de toutes les conditions l'ont adopté. Et évidemment, les critiques ont commencé. Il y a l'écologiste prudent qui considère que le drapeau BBR a une "connotation agressive" et que, par conséquent, cela le gêne de le mettre en ligne, surtout vis-à-vis de ses amis étrangers. Un "ami" lui rappelle que les étrangers précisément ont utilisé le tricolore pour signaler leur amour de la France et leur solidarité face à la violence. Un pacifiste s'avise soudain que le drapeau français a une portée impérialiste. Il oublie que ses couleurs devaient manifester le retour de la concorde en un temps où le pays frisait la guerre civile, à l'aube de la Révolution. Plus radical, un militant d'extrême gauche déclare "effacer tous ses amis fb qui mettront le drapeau" et il conclut sans plus d'explication "Désolé, il existe d'autres symboles". Une féministe extrême accentue l'attaque, tout ce bleu, blanc, rouge "donne une allure FN à Facebook". Et voici peu à la télévision un ancien footballeur regrettait que l'on fasse le procès de ceux qui ne connaissent pas la Marseillaise et préfèrent un autre drapeau, comme s'ils étaient de "mauvais Français". Étrange retournement que de se déclarer citoyen d'un pays et d'en rejeter les symboles, complaisance étonnante à un moment où le tricolore porte un idéal de solidarité et de paix à l'heure du deuil." Fabrice d'Almeida.
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Écrit par : E Levavasseur / | 16/11/2015

@ E Levavasseur / | 16/11/2015

> Très bien ! sauf sur le "sang impur". Je suis loin d'être un enthousiaste de la Révolution, mais le texte de la Marseillaise se réfère à une tradition humaine ancienne qui se retrouve dans la Bible et dans les mythologies. Le "sang impur" est celui des "tyrans, esclaves et traîtres", c'est-à-dire l'image du mal. C'est un contresens d'y voir le sang du soldat étranger. Si la Marseillaise a souvent été reprise par des amoureux de justice et de liberté dans le monde, ce n'est pas parce qu'elle appelle à tuer les étrangers. Le procès fait à la Marseillaise est exactement le procès que vous dénoncez par ailleurs.
De plus, l'idée que c'est en assommant les gens avec des textes lénifiants qu'on les rendra meilleurs - un peu comme dans le marcionisme - est peut-être justement l'une de celles qui engendrent le type de monstres qu'on a vu à l'œuvre. Les programmes des écoles sont dégoulinants de bons sentiments tout en préparant les élèves à devenir des loups solitaires de l'économie néolibérale.
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Écrit par : Guadet / | 16/11/2015

DANS 'LE MONDE'

> Avec la vôtre PP, la seule analyse qui depuis quelques jours sort un peu du manichéisme va-t'en-guerre façon G.W Bush (hélas ce n’est pas ce que l'on nous sert au 20h...) :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/11/17/nous-payons-les-inconsequences-de-la-politique-francaise-au-moyen-orient_4811388_3232.html
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Écrit par : Tangui / | 17/11/2015

EXAMEN DE CONSCIENCE

> Il me semble qu'on va un peu vite quand on lit " à la différence des sectes, la croyance est largement étendue" etc....Car à part le fait que la croyance djihadiste soit répandue, je ne vois pas ce qui différencie on va dire l'islamisme et sa branche extrémiste, le djihad, d'une secte.
La répression des sectes a fait rage en France dans les années 90, elle les a toutes pourchassées pour embrigadement , endoctrinement, instrumentalisation de personnes fragiles, désocialisées, inadaptées à la société. On dirait que son action a été ( artificiellement?) stoppée au moment de la guerre à la secte Scientologue. Depuis plus rien.
Or, la conversion et l'endoctrinement de milliers de jeune à " l'Islam" ( quel Islam?) en un rien de temps et pour en faire quoi de ces jeunes, m'apparait clairement comme l'éclosion d'une nouvelle secte. La religion musulmane de France et ses dignitaires auraient pu la démasquer et l'interdire comme dangereuse pour la jeunesse. Mais ils ont préféré gloser sur "l'islamophobie rampante". Faisons tous notre examen de conscience.
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Écrit par : Marie / | 18/11/2015

RECONSTRUIRE

> La toute dernière vidéo d'Aldo Stérone sur "l'équation de la radicalisation".
https://www.youtube.com/watch?v=VbtX_xuy-Cs
AS explique que le processus de radicalisation est complexe, multifactoriel...et qu'il peut très vite concerner une grande partie de la population musulmane se trouvant sur notre sol.
Pour lui, la seule façon de s'en sortir serait d"assécher le marécage idéologique de la radicalisation".
Donc : reconstruire la France...après avoir expié (comme lui, je crois que les attentats du 13 n'étaient qu'une "entrée en matière") ce que nous avons semé au cours des 40 dernières années...
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Écrit par : Feld / | 18/11/2015

ENDURANCE

> Je n'ai pas lu les écrits du père Zanotti, mais je pense aussi que baptiser dans la foulée de l'expression d'un désir sincère est évangélique: "sans moi vous ne pouvez rien faire".
Ensuite, greffés sur le sarment, c'est dans la durée, souvent après un temps de latence (que la greffe prenne ! temps du catéchuménat au sein d'une communauté) que, toutes les zones de notre personne peu à peu irriguées, nous allons porter un fruit qui demeure.
Et pour cela, il faut un programme d'endurance.
Dans cette idée, je trouve la vidéo ci-dessous intéressante, en ce qu'elle montre la foi comme une alternative aussi "péchue", mais dans le sens de la vie, que l'engagement chez les Islamistes ou chez les néo-nazis (dont il faut s'attendre, en réaction aux attentats, à les voir pulluler sur le néant gélatineux de notre système éducatif):
http://www.infochretienne.com/?s=vid%C3%A9o+Je+me+battrai&lang=fr.
Avec les attentats, nous venons de quitter le monde de la mollesse et de la tiédeur, les jeunes d'aujourd'hui douloureusement réveillés, en écoeurement de cette guimauve dont des adultes "tagada" les gavent, jeunes qui font la queue pour s'engager chez les pompiers, la police ou l'armée.
Dans peu de temps nos jeunes touchés au coeur de leurs amitiés explosées vomiront les éducateurs démago,les parents copains immatures, et je veux bien parier que toute la classe politique enfoncée depuis des décennies dans ses fauteuils rembourrés, ventres mous de vieux inamovibles, va se retrouver violemment éjectée.
Qu'en pensez-vous?
Pour autant, dans ce monde de propagande, si nous n'avons pas, avant de telles vidéos, de tels discours, d'abord des personnes de chair et de sang qui, dans le silence du petit matin, loin des caméras et des foules, suent dans leurs vieux t-shirts ou adorent en silence devant le tabernacle, avant d'aller au travail non pour être servi mais pour servir, cherchant les dernières places pour y être au plus près de Jésus présent dans le pauvre, héros obscurs qui renoncent discrètement au luxe facile, en résistance secrète à la société de consommation, ce ne sera que paille emportée par le vent (ainsi du FN s'ils sont du même bois que les autres politiques).
Nous avons brusquement changé d'ère, et la violence des temps nouveaux réveille en chacun l'appel du saint et du héros.
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Écrit par : Anne Josnin / | 04/12/2015

chère Anne,

> j'adore vos textes. Adultes tagadas, génial... mais tellement vrai.
J'essayais de faire comprendre le problème du radicalisme (du moins une des bases) des jeunes à une amie, avocate en 'droit de la famille', catholique ; mais ce fut impossible. Elle n'arrivait pas à saisir cette soif d'absolu, d'infini de transcendant qu'il y a en chaque jeune. Ils ont encore l'âme vivante et pas momifiée par notre consumérisme egocentrique. Leur âme se révolte encore, sursaute, réagit, appelle à vivre. Mon amie ne voit pas le néant total de notre culture. Elle est au niveau d'un Salman Rushdie pour qui la mini-jupe est une des valeurs de l'Occident... Il y a 30 ans, ces jeunes auraient été Action directe et il y a 70 ans ils auraient été nazis ou fascistes. Quoi de plus transcendant que de mourir "pour Dieu" puisque le reste n'existe plus ? Alors, chez des jeunes qui ne vident leur testostérone que dans les jeux vidéos violent et primaires, quand on leur propose de le faire en vrai et pour une cause la plus supérieure qui soit, Dieu, on fonce, non ?
Le plus atroce de l'histoire, c'est que les islamiste déguisent la plus grande sauvagerie (et pas barbarie, les barbares sont ceux qui ne parlent pas grec, c'est tout ; non mais) sous la plus grande beauté et douceur: Dieu !
Et oui, il est urgent de remettre la présence de Dieu devant le peuple dans toutes les paroisses. Il est urgent de remettre l'adoration partout, tout le temps. Mais je vois ici, chez-moi, combien il y a de réticences...
idem pour l'ouverture des églises d'ailleurs !
Comment peut-on vivre sans Lui... !
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Écrit par : VF / | 06/12/2015

@ Anne Josnin

> "adultes "tagada""
Nous pensons la même chose. Aujourd'hui, nous avons complètement détruit la catharsis indispensable à l'éducation des jeunes. Nous faisons tout à l'envers : s'indigner du "sang impur" dans la Marseillaise mais laisser se développer des films et des jeux vidéos violents d'un réalisme terrifiant. Résultat : les jeunes ne savent plus canaliser leurs pulsions de violence par le langage.
Contrairement à ce que certains veulent faire croire, la catharsis ne s'obtient pas par la mise en scène de la violence mais, comme dans le théâtre grec, par la réduction de cette violence à des discours prononcés dans le silence à l'intérieur du récit d'une situation tragique. Cela se trouve dans la culture grecque et encore plus dans toute la culture biblique jusqu'au sommet de la Passion. La Marseillaise reprend ce modèle au niveau laïc : elle a donc une précieuse valeur éducative.
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Écrit par : Guadet / | 08/12/2015

à Guadet

> Je suis un peu sceptique sur la catharsis du théâtre grec. Si on fait la liste des massacres et autres cruauté de la guerre du Péloponnèse, période d'apogée du théâtre grec....(exemple, cet épisode ou, les citoyens apprennent la bataille des Arginuse, le succès athénien mais l'échec du sauvetage des marins en mer après la bataille. Cela se passe lors d'une représentation théâtrale d'ailleurs, je crois. Et les citoyens de condamner à mort les stratèges responsables pourtant talentueux et victorieux.).
Je pense plus que la violence peut être contrôlée par la transcendance, par le spirituel et plus précisément par l'Esprit. C'est Sa présence qui peut annuler l'animal en nous ou plutôt combler l'abîme du mal en nous.
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Écrit par : VF / | 08/12/2015

@ VF

> Je suis vraiment très content de te lire à nouveau sur le blog ! Tu nous as beaucoup manqué, c'est clair.
"Arrête de broyer du noir et lâche prise", m'as-tu dit en substance dans un autre fil...Heu, un peu dur de "positiver", lorsque tout est en train de s'effondrer, et que l'on n'entrevoit aucune issue véritable.
Pour m'éviter de taper un message kilométrique : je suis un peu sur la même longueur d'onde que "Lib", sous cette note de Koz (commentaire du 6 décembre à 13h25) :
http://www.koztoujours.fr/tout-le-monde-joue-au-jeu-du-front-national
Et, pour l'espérance, je partage le point de vue du P. Yannik Bonnet :
http://www.yannikbonnet.com/Comment-ont-ils-pu-decouvrir-que-l-on-etait-en-guerre_a328.html
Je cite :
" Reste que la France, n'en déplaise au mondialisme financier luciférien et à ses complices locaux, est toujours la Fille aînée de l'Eglise, que sa patronne est rien moins que la Mère de Dieu , et que son passé plaide pour son renouveau : au temps de Jeanne d'Arc , cela n'allait pas fort et le petit roi de Bourges ne pesait pas lourd face aux Anglais. La France actuelle va continuer à dégringoler, je serai prêt à parier que l'élection présidentielle de 2017 n'aura pas lieu comme le prévoit la Constitution. La douloureuse purification charnelle a commencé, la purification économique se profile, le rêve insensé du métissage culturel s'évanouit, le communautarisme s'installe dans les cours de récréation et la fracture au sein du corps professoral de l'Education nationale est consommée. Mais , comme disait un de mes patrons de l'industrie chimique :" Heureusement il y a la Sainte Vierge ! "
C'est quand même vertigineux : penser que la Vème République a peut-être, tout au plus, un ou deux ans à vivre...
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Écrit par : Feld / | 08/12/2015

@ VF / | 08/12/2015

> Je ne serais pas au contraire étonné, pour ma part, que la culture grecque de la catharsis ait eu un rôle important dans l'accueil de l'Évangile. La carte des premières communautés correspond assez bien.
Par ailleurs, il faut faire attention à ce que disent les chroniques historiques. Ce n'est pas parce qu'on raconte ici beaucoup de violence et là très peu qu'ici était plus violent que là. Cela peut vouloir dire au contraire que la violence était considérée comme plus banale là qu'ici. Si on raconte beaucoup de violences dans la Bible, ce n'est pas parce que les Hébreux étaient plus violents que les autres, ni qu'ils fissent davantage l'apologie de la violence.
Sur la transcendance, je dirais que l'un n'empêche pas l'autre, sauf à tomber dans un spiritualisme étranger à la religion incarnée.
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Écrit par : Guadet / | 09/12/2015

CONTRE LE JANSÉNISME

> Salut Feld. Merci de ton accueil.
Il ne s'agit pas de positiver bêtement tendance Carrefour (pour le slogan). Parce que côté effondrement, je pourrais t'en dire, ne serait-ce que la réforme mortelle du collège que l'on nous impose à grand coup de mensonges, manipulation et intimidation, voire menace...(mais je suis en plein dans le combat et c'est à la fois épuisant, sombre mais revigorant car les lignes bougent, des gens se lèvent et des esprit se réveillent).
Non, il s'agit de changer de vie et de tout remettre entre Ses mains.
C'est vrai, c'est un saut dans l'inconnu mais pas dans le vide. Au diable (lol) la France, la patrie, la société etc. et vive le Christ dans l'Esprit. (Par contre, ce n'est pas facile, on se rebelle, on a peur). Comme le dit un témoin sur Aleteia, je ne suis pas Français ou Algérien, je suis citoyen des cieux. Il ne s'agit pas tomber dans une vision désincarnée et rose bonbon, mais de vivre la foi, l'espérance et l'amour. Je me sens chrétien avant le reste et cela me redonne l'envie de vivre malgré tout ce qui m'arrive.
Feld, le Christ t'appelle là où tu es, certes, mais il était là avant la France et Il sera là après. Ta foi doit être en Lui, pas dans le reste. Garde l'espérance car il faut témoigner De Lui pour le salut des Hommes, mais aussi avoir l'envie de reconstruire quand le foutoir sera fini. L'Eglise n'est pas morte avec la chute de Rome, elle a su s'adapter et continuer de témoigner. Et puis si cela s'effondre, tant mieux, on va pourvoir balayer les scories et reconstruire sur d'autres bases. Connais-tu l'oraison?

PS : je ne suis pas un fan du P. Bonnet. Il est typique de ce milieu bourgeois des grandes écoles matiné de jansénisme latent. Je préfère parler de conversion, de pardon gratuit que de purification (la scène de la pécheresse au parfum: il lui sera beaucoup pardonné car elle a beaucoup aimé). Ce que Dieu veut, c'est le retour vers Lui afin de trouver l'amour, la joie, la paix. Ce côté "on doit souffrir pour trouver Dieu" me gonfle (la souffrance existe mais Dieu ne la veut pas). C'est un peu trop dans la ligne de ces intellectuels des années 40 pour qui la France devait souffrir et payer afin de trouver une éventuelle rédemption après les péchés de la Révolution, de la République et du front populaire...

PPS : désolé de cette tartine...
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Écrit par : VF / | 09/12/2015

VIE SPIRITUELLE

> Ah, Feld, j'ai oublié un truc important. le lâcher- prise ne se vit vraiment qu'appuyé sur une vie de prière régulière et importante (chapelet, oraison - là, va faire un tour sur le site du carmel - sacrement de réconciliation, adoration etc.) et, si possible, avec un directeur spirituel.
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Écrit par : VF / | 09/12/2015

à Guadet:

> à mon avis, plus que la catharsis, l'accueil de l'Evangile a été facilité dans le monde grec par la recherche d'un salut individuel sortant du cadre étriqué et désespérant des mythes classiques (royaume d'Hadès etc.). Il y avait en gros trois voies: les cultes à mystères, le culte des souverains "sauveurs" (genre Ptolémée Soter) de la période hellénistique et la philosophie cynique. Le christianisme a apporté une chose radicalement nouvelle, c'est la rencontre personnelle avec un Dieu réellement vivant. Les Grecs "conservateurs" l'ont rejeté (Paul et l'aréopage).
Il ne faut pas perdre de vue la violence "institutionnelle" des cités grecques (guerres presque ritualisées aux frontières, place centrale de la guerre dans l'espace civique et dans la formation civique du citoyen soldat, etc.). Sans parler de cette violence diffuse, plus ou moins retenue qu'est l'esclavage de masse, même si Athènes était moins dure que les autres.
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Écrit par : VF / | 09/12/2015

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